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Le programme de traitement de jour en pédopsychiatrie de l’Hôpital général juif fait ses preuves

Selon une évaluation minutieuse du programme de traitement intensif et multifacette offert par l’Hôpital de jour sur les troubles de la petite enfance du réputé Institut de psychiatrie communautaire et familiale de l’Hôpital général juif, ce programme améliore nettement le comportement et la performance scolaire de ses jeunes participants.

« Nous traitons les enfants qui ont réellement atteint les limites de ce que le système d’éducation régulier peut leur fournir, a affirmé le Dr Ashley Wazana, codirecteur de l’Hôpital de jour. Pour qu’ils puissent améliorer et gérer leur comportement et s’intégrer dans un environnement scolaire classique, ils doivent recevoir le bon diagnostic, puis recevoir des traitements spécifiques pour lesquels les écoles ne sont simplement pas équipées. »

L’évaluation, qui a été publiée dans The Canadian Journal of Psychiatry, portait sur six années de données (2013-2019) pour 261 enfants de cinq à douze ans qui ont participé au programme de l’Hôpital de jour. Selon les rapports des parents et des enseignants, les enfants manifestaient une amélioration significative du contrôle de leur agressivité et de leurs débordements émotifs, de leur attention et de leur capacité à se concentrer; ils avaient aussi un comportement moins perturbateur en classe. Les enfants démontraient une amélioration fonctionnelle à la maison, à l’école, avec leurs camarades et dans leurs loisirs. La plus grande amélioration se retrouvait chez les enfants qui présentaient des problèmes plus graves. Le fonctionnement familial ne prédisait aucunement les résultats du traitement, c’est-à-dire qu’il y avait amélioration même chez les enfants qui faisaient face à des situations difficiles à la maison.

L’Hôpital de jour offre des cours pour les enfants de la maternelle à la sixième année quatre jours par semaine; le cinquième jour, les jeunes patients vont à leur école régulière. Le programme est mené sous l’égide de la Commission scolaire English-Montréal, ce qui permet aux enfants de poursuivre simultanément leur programme scolaire normal et leur thérapie. Les classes sont limitées à sept élèves pour permettre un encadrement personnalisé. Les professionnels en poste comprennent des psychiatres, des éducateur(-trice)s spécialisé(e)s, des infirmier(ère)s psychiatriques, des ergothérapeutes et des orthophonistes, qui sont soutenus par des stagiaires qui se préparent à des carrières dans des domaines connexes.

« Dès que les causes sous-jacentes au comportement problématique sont diagnostiquées, un plan de traitement spécifique est établi pour chaque enfant, indique le Dr Wazana, qui est aussi chef de l’Axe de recherche psychosociale de l’Institut Lady Davis et directeur de recherche au Département de psychiatrie de l’HGJ. Nous enseignons et renforçons les aptitudes sociales dont les enfants vont avoir besoin pour résoudre des problèmes, gérer leurs émotions et contrôler leurs impulsions perturbatrices dans le monde réel. Lorsqu’ils retournent à plein temps au système scolaire régulier, ils font l’objet d’un suivi de six à douze mois supplémentaires afin d’assurer une transition en douceur.

« Notre programme donne aux enfants la possibilité de s’améliorer au sein d’un milieu où ils sont compris, poursuit le Dr Wazana, où ils peuvent constater que d’autres enfants ont des problèmes similaires et ainsi éviter le sentiment de ne pas avoir leur place. Ils ont l’occasion d’apprendre dans le cadre de leur thérapie individuelle, mais aussi dans un contexte de groupe et en observant comment fonctionnent les interventions chez les autres enfants.

« Nos résultats soulignent l’utilité des programmes de traitement de jour offerts aux enfants d’âge primaire identifiés à haut risque par le réseau de services en santé mentale, la preuve ayant été faite que ces programmes sont efficaces pour les troubles de comportement et d’apprentissage dont les conséquences sont coûteuses et durables », conclut l’étude. En ce qui concerne l’avenir, l’étude suggère que davantage de recherche soit consacrée à comprendre les facteurs prédictifs des résultats, de manière à ce que les cliniciens et les décideurs politiques puissent mieux identifier les enfants qui sont le plus susceptibles de profiter des programmes de traitement de jour, de même que ceux qui le seraient moins et qui, par conséquent, requièrent une attention particulière.