La Dre Melissa Henry, chercheuse à l’Institut Lady Davis (IDL) de recherches médicales à l’Hôpital général juif (HGJ), professeure agrégée au département d’oncologie de la faculté de médecine de l’Université McGill et spécialiste des sciences du comportement reconnue à l’échelle internationale, est l’éditrice invitée d’un numéro spécial de Preventive Medicine sur la prévention du suicide.
Des milliers de vies sont perdues chaque jour à cause du suicide. Avec les problèmes et les restrictions liés à la pandémie de COVID-19, comme la perte d’êtres chers, les difficultés financières et l’isolement social, les préoccupations relatives à la santé mentale, et au suicide en particulier, ont énormément augmenté.
La Dre Henry, chef de file dans le domaine de la prévention du suicide, a réuni un groupe exceptionnel de 75 scientifiques, cliniciens et experts en santé publique de 11 pays qui s’expriment sur les preuves scientifiques de stratégies efficaces pour éviter la tragédie du suicide aux victimes, à leurs familles et aux communautés.
Ce numéro spécial présente une série de 19 articles décrivant des recherches empiriques sur les causes et les mécanismes du suicide, les facteurs prédictifs cliniques et comportementaux, et les dimensions sociétales du problème.
Il comprend notamment des contributions du Dr Ashley D. Wazana, directeur de l’axe de recherche psychosociale à l’ILD, et de la Dre Melissa Henry. Dans l’article intitulé Frequent Follow-Up of Suicidal Youth Assessed in the Emergency Room : Long-Term Trajectory and Predictors of Suicidality, le Dr Wazana et ses collègues présentent les résultats d’une étude longitudinale prospective réalisée auprès de jeunes âgés de 17 ans ou moins se présentant à une salle d’urgence pédiatrique avec des pensées suicidaires, en soulignant les facteurs sur lesquels devraient se concentrer le traitement et la recherche pour améliorer les résultats pour ces jeunes. Pour sa part, l’article de la Dre Henry, intitulé Suicide in Obstructive Lung, Cardiovascular and Oncological Disease, met en lumière l’impact sur la santé mentale et le risque de suicide gravement méconnus chez les patients atteints de maladies pulmonaires, cardiovasculaires et oncologiques obstructives, et se conclue par un examen des stratégies générales d’intervention contre le suicide fondées sur des données probantes et une adaptation sélective potentielle de ces stratégies aux populations de patients atteints de maladies chroniques et aux contextes médicaux.
« Je suis reconnaissante aux membres de ce groupe international pour leur engagement à faire progresser la science et les politiques de prévention du suicide, ainsi que pour leur collaboration à ce numéro spécial, qui apporte une importance contribution au domaine », a déclaré la Dre Henry.
« Ce numéro souligne l’importance pour les individus en proie à une crise suicidaire d’avoir accès à des ressources de soutien (centres locaux de détresse, lignes d’écoute téléphonique, etc.) et à des personnes de confiance (cf. leur famille et leurs amis) et, réciproquement, la nécessité pour ces ressources d’identifier ces personnes vulnérables, de leur offrir du réconfort sous la forme de programmes de soutien ou de politiques permettant d’atténuer leur souffrance, et de constituer un filet de sécurité. »
« Il insiste aussi sur l’importance d’adopter une vision multisectorielle de la prévention du suicide. Le suicide doit être considéré dans ce cadre biopsychosocial afin de développer des stratégies de traitement efficaces, guidées par la recherche et les données probantes, et soutenues par des ressources au niveau clinique, de la recherche et des politiques. Bien que nous ayons fait des progrès dans l’identification des populations à risque de suicide et amélioré leur accès aux soins, nous devons clairement promouvoir des politiques permettant de consolider ces gains afin de réduire les taux élevés de morbidité et la mortalité associés à ce phénomène, » ajoute la Dre Henry.
À l’occasion de la parution de ce numéro spécial, Dre Henry rappelle que les ressources suivantes sont à la disposition du public :
Pour trouver un centre local de détresse au Canada, consultez https://www.crisisservicescanada.ca/fr/ressources-locales-et-soutien/. Pour le Service Canadien de Prévention du Suicide, composez le 1-833-456-4566 et consultez également la page https://www.crisisservicescanada.ca/fr/. Pour les résidents du Québec, composez le 1 866 APPELLE ou visitez le http://www.suicide.ca si vous préférez communiquer par message texte ou clavardage. En cas de danger immédiat, appelez le 9-1-1.
Aux États-Unis, veuillez appeler le National Suicide Prevention Lifeline au 1-800-273-TALK (8255). Vous pouvez trouver des ressources dans d’autres pays par le biais du International Association of Suicide Prevention à https://findahelpline.com/i/iasp.
Preventive Medicine, Volume 152, Part 1, November 2021 — Édité par la Dre Melissa Henry
Brian Greenfield, Alexia Jolicoeur-Martineau, Maria Brown, Alegra Kandiyoti, Melissa Henry, Tania Sasson, Shamila Ahmadi, Tania Vivani, Bonnie Harnden, Filipa de Castro, Brian Tran, Levon Boodaghians, Margaret Weiss, Zoe Atsaidis, Ashley Wazana, Frequent follow-up of suicidal youth assessed in the emergency room: Long-term trajectory and predictors of suicidality, Preventive Medicine, Volume 152, Part 1, 2021, 106737, ISSN 0091-7435, doi.org/10.1016/j.ypmed.2021.106737.
Ali Alias, Lia Bertrand, Vanessa Bisson-Gervais, Melissa Henry, Suicide in obstructive lung, cardiovascular and oncological disease, Preventive Medicine, Volume 152, Part 1, 2021, 106543, ISSN 0091-7435, doi.org/10.1016/j.ypmed.2021.106543.